Menu Fermer

LÉONARD DE VINCI – La biographie

Léonard de Vinci - La biographie

« Leonardo da Vinci, disscepolo della sperientia »

Léonard de Vinci. Extrait de Léonard de Vinci la biographie de Walter Isaacson

Léonard de Vinci, une quête qui déchaîne les passions

Octobre 2009, Peter Silverman peut enfin souffler. Le portrait « La belle princesse » qu’il vient de faire authentifier, non sans peine, est désormais passé d’une valeur de 20 000 dollars à 150 millions de dollars.

Revenons quelques années en arrière, en 1998, l’instinct de collectionneur de Silverman est en alerte, le dessin qu’il a sous les yeux a quelque chose de spécial. Bien qu’il soit présenté comme étant du XIXe siècle par la société de vente aux enchères Christie’s, Silverman doute fortement de la véracité des données. Pour lui, il s’agit d’un portrait datant de la Renaissance, mais pour en avoir le cœur net, il faut qu’il en fasse l’acquisition. Malheureusement, la somme qu’il propose n’est pas suffisante et la belle princesse lui passe sous le nez.

Neuf ans plus tard, la chance lui sourit puisqu’il retrouve le dessin dans une galerie de Manhattan et l’acquiert aussitôt. Si Peter Silverman se réjouit de son acquisition, il est loin de se douter que pour l’authentifier il lui faudra aller de part et d’autre du globe. Une véritable quête digne des plus grands films d’aventure.

Entre passion et discorde !

Salvator-mundi-léonard-de-vinci
Salvator Mundi, vendu 450 millions de dollars

Le travail d’enquête, mêlé de prouesse technologique et de recherche historique avec bon nombre de rebondissements, témoigne de l’importance de Léonard de Vinci. La valeur de ces œuvres est inestimable.

Authentifier le travail du peintre n’est pas de tout repos. Si Peter Silverman en sait quelque chose avec les péripéties que lui a fait vivre le portrait de « Bianca Sforza », ce n’est pas un cas isolé.

Effectivement, l’engouement pour le talent naturel de Léonard pousse certains experts à remettre en question l’authenticité de certaines œuvres comme « la belle princesse » et « Salvator Mundi ». Ces dernières ne présenteraient pas les caractéristiques des autres peintures du maître Florentin. Les « défauts » trouvés sur les tableaux ne sauraient être attribué à de Vinci selon eux, mais plutôt à quelqu’un d’autre, un de ses élèves par exemple.

Cependant, et si Léonard dans une tentative créative d’essayer d’autres techniques, était bien l’auteur de ces œuvres peu « léonardesque » ? Le mystère est complet et peut-être ne sauront nous jamais la vérité. 

Pourquoi Léonard de Vinci ?

Pourquoi diable ai-je choisi de m’attaquer à la biographie de Léonard de Vinci ?

Aussi surprenant que cela puisse paraître, cette question ne m’a pas effleuré l’esprit. Pas une seule seconde. Si le choix de lire celles de Mark Zuckerberg, de Kobe Bryant et de Steve Jobs semble évident, pour Léonard de Vinci ça ne l’était pas du tout. J’ai entamé mon défi « 12 biographies en 12 mois » en ne sachant absolument rien de lui. Hormis qu’il était à l’origine de la Joconde, il m’était impossible de vous en dire davantage sur lui.

Mon choix s’est porté sur lui, car l’auteur m’était familier. La renommée de Walter Isaacson n’était plus à faire et la biographie du co-fondateur d’Apple témoigne en sa faveur. Bien que le personnage de Léonard de Vinci ne m’inspirait rien en particulier, je savais que le célèbre biographe se chargerait de lui rendre ses lettres de noblesse.

Léonard de Vinci, un livre qui teste votre curiosité

C’est une véritable leçon d’histoire à laquelle j’ai eu droit. Une immersion dans une époque où les chemins d’individus historiquement célèbres se sont croisés. La Renaissance est une période de l’histoire de l’humanité fascinante et sans la biographie de Léonard de Vinci, je n’en mesurerais toujours pas l’ampleur.Léonard de Vinci, par son histoire, ses expériences et ses découvertes m’ont emmené au cœur de la Renaissance. M’emmenant de Florence à Milan, de Rome à Amboise, des Médicis à Nicolas Machiavel en passant par César Borgia et enfin, en me faisant redécouvrir les joies que procure une curiosité insatiable.

Léonard-de-Vinci-un-livre-qui-test-votre-curiosité
Florence, épicentre de la Renaissance. Léonard de Vinci y sera l’apprenti d’Andrea del Verrocchio.

Un défi insurmontable ?

Attaquer un tel livre sur le simple fait de connaître l’auteur a été une erreur monumentale. En choisissant de me plonger dans l’histoire de Léonard de Vinci, je n’ai pas tenu compte d’un élément capital. Celui d’en savoir un minimum sur le sujet avant, pourquoi ? Pour ne pas être largué durant la lecture.

Évidemment, dans un excès de confiance je n’ai pas jugé bon de m’intéresser au préalable à ce qui m’attendait. Les biographies précédentes ne m’ont pas posé de problèmes, car elle concerne des personnages contemporains. Des histoires qui sont toujours d’actualité et avec lesquelles j’ai grandi.

Facebook est omniprésent dans nos vies depuis 2008. La mort de Steve Jobs est survenue en 2011, mais son aura plane toujours sur les produits Apple et le départ à la retraite de Kobe Bryant en 2016 n’était que le début de son voyage dans la légende du basketball.

Un voyage dans le temps

Pour ce qui est de Léonard de Vinci, il ne s’agissait pas uniquement de lire son histoire. Il fallait également de comprendre le contexte dans lequel elle se déroule. C’est un retour dans le temps de 500 ans où, être capable de se projeter et se représenter les choses est important. Je me suis retrouvé au cœur d’une époque en tout point différente de la nôtre.

Résultat ? Un désastre. La première moitié du livre a été un calvaire à lire. Impossible de me mettre dans l’histoire, je ne comprenais rien à ce que je lisais, pire, j’avançais à un rythme diablement lent. J’étais incapable de savourer comme il se doit les détails, pourtant nombreux, fourni par l’auteur. Il est vrai qu’il faut de l’imagination pour apprécier la lecture en général, il en faut davantage pour une biographie de ce type. J’en manquais cruellement durant ma lecture et cela a bien failli me faire abandonner.

Changer de stratégie

Pour pallier à ce problème, j’ai du recommencer par l’essentiel à savoir :

  • Comprendre qui était Léonard de Vinci (documentaires)
  • Comprendre ce qu’était la Renaissance (documentaires)

Une fois ces informations en ma possession, la suite de ma lecture a été plus rapide et plus captivante.

Prenez garde lorsque vous choisissez de vous attaquer à un sujet sans tenir compte de tous les paramètres. Cela peut démotiver et donner un sens à l’abandon.

Les 3 habitudes de Léonard de Vinci

Passons maintenant au sujet qui nous intéresse, à savoir quelles sont les habitudes clés de Léonard de Vinci.

Avant toute chose, il est important de noter que Léonard était un enfant illégitime. Né hors mariage, certaines activités ne lui étaient pas permises. Il lui était en autre interdit d’exercer le métier de notaire, comme son père, et n’était pas autorisé à accéder à une école latine. Ces contraintes, il apprendra à en faire des avantages en devenant un disciple de l’expérience et l’expérimentation. En somme, un autodidacte de premier ordre.

Habitude #1 Léonard de Vinci, disciple de l’expérience

Expérimentation, à quand remonte la dernière fois que vous avez expérimenté quelque chose pour la première fois ?

Léonard de Vinci avait acquis, dès son plus jeune âge, l’habitude d’expérimenter tout ce qu’il désirait connaître. Au travers d’objet physique, de dessin ou encore mentalement, il menait ses expériences de manière à pouvoir expliquer le raisonnement derrière les résultats obtenu. L’arbalète géante qu’il avait imaginé et dessinée pour le compte de Ludovic Sforza, duc de Milan, en est un bon exemple. Bien qu’elle n’ait jamais été mise en œuvre, c’est par cette expérience que Léonard traitait en pionnier les lois de proportionnalité.

Certains dessins et inventions de Léonard de Vinci. La fameuse arbalète géante est au milieu tout à droite.
Certains dessins et inventions de Léonard de Vinci. La fameuse arbalète géante est au milieu tout à droite.

Une expérience à petite échelle permet d’acquérir des informations précieuses, des données qui vous permettront d’agir en conséquence. Ainsi, lorsque vous souhaitez lancer une entreprise, vous effectuez une étude de marché afin d’évaluer le potentiel économique de votre produit ou service. Une petite expérience en temps réel confirmera ou non vos hypothèses

Habitude #2 Léonard de Vinci, éternel apprenti

Si je devais citer un modèle à suivre pour ce qui est de l’éducation, Léonard de Vinci serait en tête de liste. Sa soif d’apprendre était simplement remarquable. Anatomie, géologie, mathématique, musique ou peinture, aucun domaine ne semblait l’effrayer. En effet, bien des personnes préfèrent fuir face à ce qu’ils ne comprennent pas. Plutôt que d’essayer d’apprendre et de comprendre, ils choisissent d’adopter une attitude de rejet.

Une curiosité dévorante !

« L’homme le plus implacablement curieux de l’Histoire »

Selon l’historien Kenneth Clark. Extrait de Léonard de Vinci la biographie de Walter Isaacson

La curiosité ! Voilà un sujet omniprésent dans chacune des biographies que j’ai eu entre les mains. Si vous avez lu mon bonus « Habitudes 2.0 » ou mon article « Une habitude pour gérer le regard des autres», vous connaissez l’importance que j’accorde à cette dernière.

Léonard de Vinci, comme vous vous en doutez, savait l’utiliser. Toutefois, il poussait sa curiosité à un niveau inégalé. À son retour à Florence, il passe de 1500 à 1506, du temps à étudier les mathématiques et l’anatomie. C’est aussi là, qu’il commencera deux de ses peintures les plus célèbres, « la Joconde » et « la vierge à l’enfant avec Sainte Anne ».

Il n’hésitait pas non plus à disséquer des cadavres (pas moins de dix) afin de comprendre le fonctionnement du corps humain. À cette époque, la dissection n’est pas une pratique interdite par l’église. Cette curiosité lui fait faire certaines découvertes bien avant tout le monde. Le sinus de Valsalva en est un exemple. Cette découverte est attribuée à l’anatomiste Antonio Valsalva, pourtant, Léonard de Vinci en avait fait de même deux siècles plus tôt. Malheureusement, il était plus intéressé par la recherche que par la publication, sa persévérance et sa diligence perdaient soudainement tout leur effet quand il fallait publier ses découvertes.

Puisez dans le cerveau des autres !

La période de la Renaissance a offert au monde bien des choses, la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb par exemple. Cependant, l’invention d’un certain Johannes Gutenberg servira à Léonard de Vinci tout au long de sa vie. L’imprimerie ! Cette dernière permit la transmission du savoir à plus grande échelle, notamment grâce à l’impression des livres.

Puiser dans le cerveau des autres grâce aux livres est une habitude de première classe et c’est ainsi que Léonard de Vinci devient un disciple de l’expérience et de la connaissance. L’arrivée de l’impression à Venise (il y passera une partie de sa vie) et d’une centaine de maisons d’édition l’érigera comme premier penseur européen avec une forte connaissance dans plusieurs domaines. Simplement en lisant des livres.

En 1504, il dénombre pas moins de 116 ouvrages en sa possession. Machinerie militaire, agriculture, chirurgie, physique arabe et chiromancie sont une partie des sujets que l’on trouve dans sa bibliothèque. Au total, il possède cette année-là :

  • une cinquantaine de volumes poétiques ou littéraires
  • une quarantaine d’ouvrages scientifiques
  • 10 traités d’art et d’architecture
  • 8 publications religieuses
  • 3 écrits consacrés au mathématiques

Apprendre des autres

Ses années à Milan, il les passera à travailler pour le compte de la famille Sforza en grande partie comme amuseur de cour. À cette occasion, il profitera d’être en contact permanent avec les scientifiques, les chercheurs en médecine, les architectes, les ingénieurs et autres artistes pour en apprendre toujours plus.

Allez au contact de personnes avec qui vous pouvez partager et apprendre en retours.

Habitude #5 Léonard de Vinci, des chiffres et des lettres

L’histoire de Léonard de Vinci tel que nous la connaissons n’aurait jamais pu être racontée sans un petit coup de pouce de sa part. Le véritable trésor qu’il a pris le soin de nous laisser n’est autre que ses carnets.

7200 pages écrite durant sa vie ont permit à Walter Isaacson de nous raconter l’existence d’un Léonard de Vinci en avance sur son temps et incapable de terminer bon nombre de ses travaux tant il était perfectionniste. Un brin porté sur la procrastination, il était capable de contempler son travail sur « La Cène » sans rien faire pendant des heures.

Les hommes au génie ambitieux réalisent parfois leurs plus grandes œuvres lorsqu’ils travaillent le moins, car leur esprit est accaparé par leurs idées et la perfections de leurs conceptions, auxquelles ils donnent ensuite forme ».

Léonard de Vinci à Ludovic Sforza, duc de Milan, les raisons de sa lenteur sur « La Cène ». Extrait de Léonard de Vinci – la biographie de Walter Isaacson

Les codex, un héritage au monde

À présent, les carnets de Léonard sont conservés précieusement dans divers endroits à travers le monde. Bill Gates possède d’ailleurs une partie de ces notes chez lui. Le fameux Codex de Leicester, c’est 72 pages sur la géologie et l’étude de l’eau rédigés de la main de Léonard de Vinci. Si ses carnets sont de véritables trésors aux multiples secrets, à l’époque où ils ont été écrits, ils servaient avant tout à soulager l’esprit du peintre florentin de toutes ses pensées, ses idées et ses projets. Un accès direct à son cerveau !

  • British Library de Londres – Codex Arundel
  • Institut de France à Paris – Codex Ashburnham
  • Bibliothèque Ambrosienne de Milan : à visioner ici ! – Codex Atlanticus
  • Carlo Pedretti – Codex Atl./Pedretti
  • Victoria and Albert Museum de Londres – Codex Forster
  • Résidence de Bill Gates – Codex Leicester
  • Bibliothèque nationale d’Espagne de Madrid – Codex Madrid
  • Bibliothèque Reale de Turin – Codex on Flight
  • Château de Sforza à Milan – Codex Trivulzianus
  • Bibliothèque du Vatican – Codex Urbinas Latinus

Quoi que vous écriviez, coucher des mots sur le papier est une forme de thérapie qui ne coûte pas un centime.

Diana Raab. Extrait du Miracle Morning de Hal Elrod

Léonard de Vinci, une vie inachevée ?

En fin de compte, Léonard est également connu pour ne pas avoir fini bon nombre de ses œuvres. La Bataille d’Anghiari, La Cène et L’Adoration des mages, autant d’exemples qui témoignent d’un perfectionnisme parfois contraignant. Il est intéressant de se demander quelle aurait été l’ampleur de sa renommée s’il les avait terminées.

Parce que le soupé refroidit

Finalement, Léonard de Vinci n’aurait-il pas eu une vie parfaite ? Bien qu’il n’ait pas achevé plusieurs de ses œuvres et que son côté multitâche le fasse s’éparpiller, le fait qu’il se soit adonné à ses passions n’est-il pas finalement la meilleure façon de vivre ?

Dans ma chronique de la biographie de Steve Jobs, j’abordais la notion de travail et notre rapport à ce dernier. Ici, Walter Isaacson nous fait découvrir un personnage dont la vécue nous invite à questionner le sens de la vie. Que signifie vivre pleinement ?

Léonard de Vinci, dans sa quête constante de découverte, a poussé son exploration aussi loin qu’il le pouvait, prenant soin de nous laisser au passage avec le sentiment que le voyage ne se termine jamais vraiment.

Comme une journée bien passée apporte un sommeil heureux, une vie bien dépensée entraine une mort heureuse

Léonard de Vinci. Extrait de Léonard de Vinci – la biographie de Walter Isaacson
La Joconde, mettant en scène Mona Lisa, un témoin de la vie de Léonard de Vinci !
La Joconde, mettant en scène Mona Lisa, un témoin de la vie de Léonard de Vinci !
Partager l'article

3 Comments

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *