Les habitudes qui ont fait le succès des entreprises
Il y a quelques jours, je partageais avec vous la première partie de mon résumé du livre « le pouvoir des habitudes« . Comme promis, voici la seconde partie.
Dans l’article précédent, nous avons vu les habitudes au travers d’individus comme Mandy et encore Eugène. Nous allons à présent voir ce que le pouvoir des habitudes peut engendrer en entreprise et en société.
Enfin, à la fin de cette lecture, je vous partagerais mon avis personnel sur cet ouvrage.
Les habitudes clefs
De toute évidence, le pouvoir des habitudes ne connaît aucune frontière. C’est la raison pour laquelle ce sujet m’intéresse.
Les transformations que cette dernière apporte dépassent clairement l’entendement dans bien des domaines. Comment un groupe industriel, spécialisé dans la fonte de l’aluminium, voit-elle sa capitalisation boursière augmenter de 27 milliards de dollars ? Grâce aux habitudes.
L’irrésistible ascension de Paul O’Neill
L’histoire que nous conte Charle Duhigg dans ce chapitre, c’est celle de Paul O’Neill. Ancien Secrétaire de la trésorerie des États-Unis, O’Neill fut, dès 1987, PDG d’Alcoa.
Lors de sa prise de fonction, l’objectif qu’il annonça vouloir atteindre, en surprit plus d’un. Son ambition pour l’entreprise se résumait en deux mots. Zéro blessures.
Pour faire d’Alcoa une entreprise sûre en matière de sécurité, le nouveau président se concentra sur un élément central. En modifiant ce point, il fut en mesure de faire changer les habitudes de tout le groupe.
Pour Paul O’Neill il était évident que certaines habitudes pouvaient entraîner une réaction en chaîne. Prenons le cas de Lisa Allen, arrêter de fumer provoqua des changements majeurs dans sa vie. En outre, ce sont les « habitudes clés » que ce nouveau dirigeant voulait modifier.
Se montrer intraitable sur la sécurité des employés impliquait une réorganisation de tous les sites de production de la compagnie. Comprendre la cause des accidents fut la première étape du changement. Une nouvelle règle prévoyait que les directeurs de chaque site devaient envoyer un rapport d’accident à O’Neill. Il fallait joindre à ce rapport un plan d’action permettant d’éviter qu’il ne se reproduise à l’avenir.
Bien que l’accident soit le signal et le rapport la routine, il manquait une étape essentielle pour former une boucle de l’habitude. Une récompense. Le PDG choisit donc de récompenser ceux qui adhéraient à ce nouveau système par une promotion.
L’effet boule de neige de cette nouvelle règle fut tel qu’en 2010, 82% des sites d’Alcoa n’avaient perdu aucune journée de travail par employé pour cause de blessure.
Le succès de Starbucks
Un management de qualité axé sur le développement des employés, pensez-vous que cela puisse faire la différence au sein d’une entreprise ? Pour ma part, cela ne fait aucun doute. L’histoire de Travis, employé chez Starbucks, me l’a confirmé.
Grandir avec des parents héroïnomanes et passer d’appartements en appartements lors de déménagements incessant, voilà l’enfance de Travis Leach. Ce début de vie mouvementée ne l’avait pas épargné sur le plan émotionnel. En échec scolaire à 16 ans, il enchaînait les petits boulots et avait pris l’habitude de tout plaquer pour aller voir ailleurs quand rien n’allait.
Travis était incapable de garder son sang-froid face au client grossier. Arrivée à l’heure sur son lieu de travail lui était difficile. Pour ce qui est de la gestion du stress, une longue file d’attente aux caisses et des remontrances de son directeur lui faisaient perdre ses moyens. Parfois à bout, il craquait et fondait en larme au beau milieu d’un service.
C’est sur conseil d’un habitué du vidéoclub où il travaillait qu’il rejoint en tant que barman une nouvelle enseigne Starbucks. Lors de la publication du pouvoir des habitudes en 2012, Travis dirigeait deux Starbucks. Il n’était jamais en retard et semblait être un excellent employeur.
Le pouvoir de la volonté
Le secret de la réussite de la chaîne de café Américaine réside en partie dans les formations offertes à ses collaborateurs. Un programme si bien structuré qu’il permettait de collecter des crédits universitaires en complétant des modules. Travis devait sa réussite au programme pédagogique qu’il avait suivi dès son premier jour de travail.
En point central de ces formations résidait une habitude clé sur laquelle, Travis du travailler. La volonté. Transformer l’autodiscipline des employés en habitude organisationnelle était essentielle pour Starbucks.
Comme le montrent certaines études (nous le verrons dans un prochain article), la volonté n’est pas illimitée. De la même manière qu’un muscle, elle se fatigue quand elle est trop sollicitée.
Anticiper un mode de réaction adapté face à un client mécontent faisait désormais partie du travail de Travis. De nombreuses autres routines étaient transmises à tous les collaborateurs pour gérer différents types de situations. Elles permettaient de maintenir la volonté intacte. En invitant les employés à réfléchir et choisir par eux même l’agencement des machines à café par exemple. Ce nouveau sens des responsabilités offrait à tout un chacun un sentiment de maîtrise de leur existence.
Les habitudes qui bouleversent le monde
Rosa Parks est une icône dans le combat pour les droits civiques des Afro-Américains. Nous connaissons son histoire, celle de la femme ayant refusé de céder sa place dans un bus de Montgomery. Un acte qui déclencha une grève sans précédent dans la capitale de l’Alabama. Mais connaissons-nous les raisons pour lesquelles cette affaire prit une telle proportion ?
Le boycott du bus de Montgomery
Rosa Parks n’était pas la première Afro-Américaine à être arrêtée pour des faits similaires. Pourtant, aucune des arrestations précédant la sienne n’avait entraîné un boycott de cette envergure.
La raison, Charles Duhigg nous la donne. Elle réside dans le pouvoir des habitudes. Les habitudes sociales.
Les manifestations comme celle vécue à Montgomery naissent, selon les sociologues et historiens, grâce au lien fort entre proche et connaissance. Elles grandissent ensuite avec les habitudes d’une communauté. Elles se poursuivent ensuite, car les chefs de file apportent de nouvelles habitudes aux participants.
Dans le cas de Rosa Parks, ce sont les membres de sa communauté qui ont déclenché le processus après son arrestation. La jeune femme faisant partie de différents groupes et associations et étant connue par beaucoup comme quelqu’un de bien était appréciée. Alors quand sa mère contacta une ancienne responsable de la NAACP et amie de sa fille, cela déclencha la révolte.
Son interpellation provoqua une indignation au sein de la communauté de Montgomery qui par effet boule de neige propulsa un certain Martin Luther King en tête du mouvement.
Cela n’explique pas tout bien évidemment, mais comme l’explique l’auteur, les habitudes sociales permettent de comprendre en grande partie les raisons de certains mouvements de société.
Le libre arbitre
Imaginez souffrir de somnambulisme depuis votre plus tendre enfance. Pourrait-on vous tenir pour responsable si vous commettiez un meurtre durant votre sommeil ?
Maintenant, imaginez être totalement addict au jeu de casino. Là encore, pourrait-on vous tenir pour responsable si vous dilapidiez toutes les économies de votre famille ? Si vous vous endettiez au point de devoir vous déclarer en faillite personnelle ?
Sommes-nous responsables de nos habitudes ?
Les histoires de Angie Bachmann et de Brian Thomas semblent simples au premier abord. L’une avait développé une telle addiction au jeu qu’elle avait plongé toute sa famille dans d’immenses problèmes financiers. L’autre avait assassiné sa femme durant une crise de somnambulisme.
C’est dans ce dernier chapitre du pouvoir des habitudes que la question est abordée.
Angie Bachmann avait commencé à fréquenter les casinos par solitude. Pour s’occuper en attendant le retour de son mari et trouver une activité différente de celle qu’elle avait jusque-là. Les premiers temps, elle s’était fixée des règles qu’elle suivait à la lettre.
Très vite pourtant, la situation lui avait échappée. Sans qu’elle s’en rende compte, Angie y allait de plus en plus souvent et avait finalement fini par y aller tous les jours. Les casinos étaient devenus un refuge pour elle, un lieu où elle pouvait se rendre quand rien n’allait à la maison. Le sentiment de mal-être lorsqu’elle perdait de l’argent était vite remplacé par l’excitation que procurait le jeu.
Quand elle prit conscience de la gravité de sa situation, il était trop tard. L’argent dilapidé se chiffrait en centaine de milliers de dollars. Angie avait tout perdu, elle avait ruiné son existence et par la même occasion celle de son mari. Son avocat plaida par la suite devant le tribunal qu’elle avait agi par habitude et qu’elle ne pouvait par conséquent endosser la responsabilité de ses pertes.
Tout est bien qui finit bien…
L’histoire aurait pu s’arrêter la, mais trois ans après les faits, le décès de ces parents qui lui avait légué au passage près d’un million de dollars l’avait fait replonger. Durant cette deuxième rechute, certains casinos avaient tout mis en œuvre pour l’inciter à revenir jouer. Allant jusqu’à lui proposer des billets d’avion, des nuits en chambres d’hôtel à Las Vegas et des limousines pour elle et ses proches. Le tout gratuitement.
N’ayant à nouveau plus aucune maîtrise de la situation, Angie avait à nouveau tout perdu. Bien que cette fois, la participation malhonnête (selon moi) de la société propriétaire du casino y était pour beaucoup, la Cour suprême reconnue Angie coupable.
Un rêve assassin
Brian Thomas bien qu’ayant assassiné sa femme durant son sommeil a été reconnu innocent. Le somnambulisme auquel il avait à faire depuis toujours avait finalement eu raison de lui.
La défense avancée par son avocat mettait en avant la manière inconsciente et automatique dont il avait agi. Persuadé qu’un agresseur était entré chez eux, Brian n’avait fait que réagir en tentant de le neutraliser en l’étranglant. C’est une fois l’homme immobilisé qu’il avait constaté avec horreur qu’il s’agissait de sa femme. Il sera toutefois déclaré non coupable.
[…] Il est juste qu’Angie Bachmann soit tenue pour responsable et que Brian Thomas sorte libre, parce qu’il avait toujours ignoré l’existence des schémas qui l’ont poussé à tuer d’autant plus qu’il ne pouvait les maîtriser. En revanche, Angie Bachmann avait conscience de ses habitudes.Et une fois que vous connaissez l’existence d’une habitude, vous avez la responsabilité d’en changer.
La frontière entre l’habitude et le choix est mince. Mais à ces quelques lignes, l’auteur explique parfaitement pourquoi ces deux jugements sont si différents. Même s’ils avaient chacun agis par habitude, par automatisme.
Conclusion
le pouvoir des habitudes, mon avis personnel
Voilà, vous y êtes arrivé. Vous avez atteint la conclusion de cet article et je vous félicite si vous avez tout lu jusqu’au bout. Voici donc, mon avis personnel.
Le Pouvoir des habitudes de Charles Duhigg est un très bon livre. Si vous voulez en apprendre davantage sur les habitudes, je ne peux que vous le conseiller. Toutefois, je reste assez mitigé sur certain point et voici lesquels.
Les points positifs
- S’agissant d’un livre traitant de la science des habitudes, je peux dire qu’il a parfaitement atteint ces objectifs. Je peux sans autre dire que sur l’aspect théorique, nous avons tout se dont nous avons besoin.
- La richesse des chapitres est un avantage. Pour chaque histoire, une étude scientifique vient étayer notre compréhension.
- Les recherches faites témoignent du sérieux du Journaliste. Les références sont fournies, ce qui permet à ceux qui le souhaitent d’aller consulter certaines des études universitaires plus en détail. Sur internet bien sur.
- J’ai beaucoup apprécié les illustrations représentant la » boucle de l’habitude » pour la plupart des histoires. Les images sont d’une grande aide pour comprendre le cycle « Signal, Routine, Récompense » .
Les points négatifs
- Commençons par le format du livre. Comme vous pouvez le voir sur mon image de présentation, j’ai acheté le format « livre de poche » proposé par les éditions « Clés des Champs« . C’est une très grosse déception. La taille des caractères étant petite, cela fatigue facilement les yeux. Par ailleurs, cela m’a demandé des efforts pour le finir. Si vous n’êtes pas branché lecture, que vous lisez de manière occasionnelle, ce format risque de vous en dégoûter définitivement.
- Les références, scientifique notamment, se situe à la fin du livre. Cela nous force à constamment nous arrêter dans notre lecture pour retrouver celles que l’ont veut. Cela est sans doute dû au format « livre de poche », mais cela est très désagréable. Je suis personnellement plus à l’aise avec les références en bas de page.
- Les chapitres semblent interminables. Là ou une histoire aurait suffit, accompagné d’une étude scientifique, nous avons jusqu’à trois histoires. Nous passons d’une histoire à l’autre, sans que la précédente soit terminée. Elles s’entrecroisent pour former une conclusion finale. Ainsi, le plaisir de lire est un peu gâché par cela. Là encore le format du livre joue peut-être un rôle.
Pour finir
Ce sont là, selon moi, les point forts et les points faibles généraux de ce livre. Toutefois, Charles Duhigg a parfaitement réussi sa mission. Je ressors de cette lecture avec une vision différente des habitudes. Si je n’ai pas résumé toutes les histoires et toutes les études scientifiques de l’ouvrage, sachez que vous les retrouverez dans de futurs articles. Comme je l’ai fait pour « Comment se crée une nouvelle habitude« .
J’espère que cette seconde partie de mon résumé du livre « Le pouvoir des habitudes » vous aura plu. Si vous pensez qu’il peut intéresser certains de vos amis et proches, je vous invite à le leur partager. N’hésitez pas à me rejoindre sur Facebook et Instagram pour ne manquer aucun nouveau résumé.
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